Le Conseil de Paris vote en faveur de la consigne !

Lors du Conseil de Paris du mois de novembre 2017, en pleine discussion sur le Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA), la consigne s’est glissée sous le sapin. Réjouissance de ce cadeau de Noël ! Mais qu’en-est-il concrètement ?

PLPDMA : Pilier de la politique parisienne de réduction des déchets

Cela fait déjà 10 ans que la ville de Paris s’est lancée dans cette sacrée ambition : mettre au régime ses poubelles. Le premier Plan de prévention des déchets  était adopté. Programmé sur 4 ans, il a permis de réduire de plus de 6% la production des déchets ménagers. Ce premier plan s’était poursuivi par un programme local de prévention des déchets de 2011 à 2015. Ce programme avait alors permis une diminution de la production de déchets de 31 kilos par habitant.

« Oui bon, 31 kilos, mais sur les 500 kilos que produit une personne en un an, on peut faire mieux ! » me diriez vous ! Hé bien oui, parce qu’encore trois-quarts du contenu de nos poubelles pourraient être évités. Alors, ne nous arrêtons pas en si bon chemin.

Justement, ça tombe bien parce qu’en 2014, la Mairie de Paris s’est donnée l’ambition de suivre une stratégie « zéro déchet » visant à inverser la tendance.

Bon, c’est une bonne idée, cette stratégie politique du « zéro déchet », mais concrètement ça veut dire quoi ?

Le retour de la Consigne en débat

Ici, nous ne parlerons que de ce qui nous intéresse : le retour des emballages consignés et de la consigne en général. Car c’est une nécessité dans une politique de réduction des déchets.

Tout commence par son apparition dans le Plan Économie Circulaire de la Ville de Paris, voté en juillet dernier. Une étude d’opportunité sur la faisabilité technico-économique de la consigne va être réalisée. Lever les freins techniques, logistiques et économiques au déploiement de la consigne à Paris, que d’espoirs nous pouvons avoir !

Et ce n’est pas fini. En pleine séance du Conseil de Paris, le mois dernier, le Groupe écologiste de Paris a émis un vœu relatif au développement de la consigne :

Considérant que le réemploi, en permettant de prolonger la durée de vie d’un produit afin d’éviter qu’il ne devienne un déchet, doit prévaloir sur les autres modes de traitement des déchets du fait des bénéfices écologiques et économiques qu’il induit : gain en énergie, baisse des émissions de gaz à effet de serre et des polluants, emplois locaux, etc.

Par la suite, le 4 décembre 2017 ce vœu a reçu un avis favorable, de la part de l’exécutif parisien représenté par Madame Antoinette Guhl, Adjointe à l’économie sociale et solidaire, à l’innovation sociale et à l’économie circulaire :

Pour répondre à la question des vœux, je commencerai par répondre au vœu n° 20 sur la consigne : vous l’avez dit, le principe de consigne est sans conteste un élément structurant dans la réduction des déchets, et les domaines dans lesquels ce principe peut être mis en place sont très nombreux et encore très peu explorés. Je pense entre autres aux contenants de la restauration rapide, […].

L’action 4 de la feuille de route « économie circulaire » prévoit une étude d’opportunité globale […] effectivement, le cycle de consigne est efficace s’il est en proximité. Sur ce sujet, avec l’étude proposée dans la feuille de route « économie circulaire », je rends donc un avis favorable pour ce vœu.

Comment s’organiser ?

Selon nous, cela semble être le bon chemin politique que de réaliser une étude d’opportunité sur les enjeux environnementaux. Enfin, la science va permettre de sortir le débat du dogmatisme et d’avancer vers une problématique plus technique.

Qu’en est-il des micro-brasseries parisiennes qui poussent comme des levures, des loueurs de gobelets, des restaurateurs engagés ? Comment vont-ils s’organiser pour répondre à ce nouveau challenge industriel et urbain : le retour de la consigne pour tous ?

Sofiane Hassaïne-Teston & Marine Ibba

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