Devenir traiteur zéro déchet : retours d’expériences !
12 juillet 2021

 Être un traiteur zéro déchet et fonctionner avec des contenants réutilisables : trop compliqué ? Oui et non : ça amène des contraintes qu’on n’a pas dans le jetable, d’accord, mais elles sont vite évacuées si on s’entoure des bonnes personnes et qu’on trouve la bonne organisation. Nos trois partenaires Les Empotés, Meal Merci et The Good Place utilisent des contenants réutilisables et vous livrent leurs expériences et leurs conseils.

Devenir traiteur zéro déchet : pile de contenants

Soyons honnêtes : pour un traiteur, utiliser au quotidien des barquettes jetables est d’une simplicité enfantine. On achète la barquette, le client la prend, et on ne la revoit plus jamais (sauf dans les océans, dommage). Vu comme ça, passer aux contenants réutilisables consignés peut paraître compliqué, cher, et nous ramener à ce fameux proverbe : « Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? »

On peut se dire que c’est une question d’éthique, que les déchets envahissent les océans, et que leur gestion et leur recyclage coûte de l’argent aux collectivités, donc aux professionnels et aux citoyens – et qu’il faut donc les réduire. Mais surtout, en regardant la question de près, on constate que fonctionner avec des contenants réutilisables n’est pas si compliqué, et peut même amener tout un tas d’avantages à un traiteur.

C’est en tout cas ce que nous ont raconté nos trois partenaires interrogés pour l’occasion :

Les Empotés livrent des plateaux-repas en entreprise dans des bocaux de verre. Dès le départ, en 2019, l’utilisation de contenants réutilisables faisait partie du projet.

Meal Merci livre aussi des plateaux-repas en entreprise dans des bocaux de verre, et propose aussi un service de traiteur événementiel. Comme Les Empotés, l’utilisation de contenants réutilisables fait partie de l’ADN de l’entreprise, et s’inscrit dans une démarche éco-responsable plus large : utilisation de produits de saison, locaux, livraison à vélo…

The Good Place installe des espaces cafetaria en entreprise, et propose une partie des repas en contenants réutilisables. Ils ont commencé à utiliser les contenants Reconcil il y a 6 mois.

L’organisation du traiteur zéro déchet : la clé du succès

Premier constat partagé par nos trois partenaires : les contenants réutilisables demandent beaucoup de logistique. Alors que les barquettes jetables sont toutes légères, s’empilent sans prendre de place et disparaissent de votre vie à la minute où le client repart, les bocaux en verre ou contenants réutilisables en plastique sont plus lourds, ils prennent plus de place, doivent être pris en charge deux fois (livraison et retour), et lavés. Soit : plus d’organisation, plus de rangement, plus de stockage, plus manutention, et au final plus de temps de travail.

Pour autant, les trois partenaires s’accordent sur une chose : le plus gros du travail est de trouver une organisation qui marche. Et pour ça, c’est surtout lorsqu’on commence à les utiliser qu’il faut du temps et de la réflexion pour trouver de nouveaux process et modifier ses habitudes.

Chaque traiteur peut donc trouver son fonctionnement avec l’expérience, mais nos partenaires s’accordent sur deux pistes pour se simplifier la vie :

  • S’entourer de prestataires, notamment sur le lavage et transport des contenants. Tous les trois sont clients de notre service de lavage de contenants réutilisables. Mais certains, comme Les Empotés, font aussi appel à d’autres sociétés pour le déplacement (à vélo) des contenants. Une manière de s’appuyer sur l’expérience de professionnels du lavage pour de gagner du temps.
  • Faire du volume : Pour Mathilde de Meal Merci, le secret est de rentabiliser toute cette manutention en livrant plusieurs repas en un seul point. Par exemple, en entreprise !

Récupérer vos contenants, les laver, vous les rapporter… Notre job : vous soulager de la logistique, pour que vous n’ayez plus qu’à cuisiner. © Reconcil

Le zéro déchet pour séduire une clientèle éco-responsable

Parmi les freins qui empêchent de passer aux emballages réutilisables, un argument revient souvent : le réutilisable n’est pas moins cher pour le restaurateur que le jetable. Et c’est vrai : dans le réutilisable, il faut inclure tout le coût de la manutention – qu’elle soit faite en interne, chez vous, ou en externe, par un partenaire comme Reconcil.

Mais nos trois partenaires observent aussi que fonctionner en zéro déchet est un argument qui séduit une autre clientèle. A la lumière de ses retours de clients, Pierre, co-gérant des Empotés, résume : «  Les gens viennent vers nous parce qu’on est un traiteur zéro déchet. Après, pour qu’ils restent, il faut bien sûr être bon, avoir la qualité qui suit… Mais le zéro déchet est clairement la raison pour laquelle les gens viennent au départ ». Franck de The Good Place le confirme : 6 mois après le début de l’utilisation des contenants Reconcil, il observe un impact clair sur la clientèle et les commentaires.

Revenir à la cuisine, rien que la cuisine !

Autre aspect dont les trois partenaires se félicitent, c’est le retour à leur métier premier : la cuisine, et non la manutention ou la gestion des stocks de contenants, puisque toute la partie logistique (lavage, livraison) est prise en charge par un ou des prestataires.

Et, cerise de saison sur le gâteau écolo, ces nouveaux contenants permettent d’expérimenter des nouvelles manières de mettre en forme la nourriture, laissant libre court à l’imagination des cuistots créatifs : « Avec les bocaux en verre, on peut disposer les choses en couche, de manière plus verticale. Ca permet de mieux voir les ingrédients, et ça met nos plats en valeur », détaille Franck.

Meal Merci livre ses bocaux dans des sacs en tissus
Meal Merci livre même ses bocaux dans des sacs en tissus. © Meal Merci

Le futur est au réemploi

Alors, faut-il se lancer dans les contenants réutilisables ? Pour Franck, de toute façon, rester en contenants à usage unique n’est pas une option : « Même si on ne le fait pas par conviction, on sait qu’on va devoir arriver aux contenants réutilisables à un moment ou à un autre. Donc autant le faire sans avoir la contrainte ultime, en testant plusieurs formules ! », résume-t-il.

Et pour Mathilde de Meal Merci, ce passage obligé est aussi un nouveau monde plein de promesses qui s’ouvre : « C’est le bon moment pour le faire. Il y a plein d’acteurs qui se bougent pour faciliter tout ça. Il y a un réseau qui s’est mis en place, il y a de plus en plus de solutions. C’est hyper intéressant, formateur, et enrichissant de pouvoir faire partie du changement ! »

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